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Sex
Tout commence en 1972 avec The Strand, le combo formé du guitariste chanteur Steve Jones, du batteur Paul Cook, du guitariste Wally Nightingale, du bassiste Stephen Hayen et de l’organiste Jim Mackin. Steve Jones fréquente assidûment la boutique Too Fast to Live, Too Young to Die, rapidement amenée à s’appeler Sex. Interloqué par le charisme et le talent brut de Steve Jones, Malcolm McLaren, le co-propriétaire des lieux, avec Vivienne Westwood, décide de prendre les choses en main. Quand Steve Jones lui demande s’il connaît un bassiste, ce dernier lui présente Glen Matlock l’un de ses employés. En 1975, après avoir brièvement géré la carrière des New York Dolls lors d’un long séjour à New York, Malcolm McLaren revient à Londres et s’occupe des futurs Sex Pistols.
Le punk made in England
C’est en 1975 que les Sex Pistols naissent, alors que la boutique de Malcolm McLaren et Vivienne Westwood adopte le nom de Sex. Au mois d’août de la même année, John Lydon fait son entrée et passe une audition dans le magasin pour tenir le micro, en chantant I’m Eighteen d’Alice Cooper. L’arrivée de John Simon Ritchie, alias Sid Vicious, l’un des amis de John Lydon, appelé à ce moment-là Johnny Rotten à cause de sa dentition douteuse, permet aux Sex Pistols d’adopter sa forme définitive, au grand dam de Glen Matlock, renvoyé sans état d’âme. Inspirés par les Ramones, notamment après leur concert londonien, Alice Cooper et les New York Dolls, Les Sex Pistols entament leur carrière. Celle-ci sera de très courte durée, juste assez longue pour enregistrer un album et donner quelques concerts, et explosera en plein vol, dynamitée par son géniteur, Malcolm McLaren.
Hymne à crête
Si la légende affirme que God Save the Queen a été composé en réaction au jubilé de la reine Elizabeth II, il n’en est rien. Les membres des Sex Pistols n’étaient pas au courant d’un tel événement et ont simplement voulu pervertir le véritable hymne du Royaume-Uni pour livrer un brûlot punk et anti-monarchie dans lequel le pays est assimilé à un régime fasciste. Le combo entend alors aussi exploiter le ressentiment largement partagé envers la monarchie pour s’attirer la sympathie des classes les moins favorisées. Deuxième single publié par les Sex Pistols, God Save the Queen se hisse à la seconde place des charts. L’expression de son refrain, “No future” étant devenue l’un des principaux slogans du mouvement punk.
Un album unique
Publié sur le seul album des Sex Pistols, Nevermind the Bollocks, God Save the Queen bénéficie également d’une pochette pour le moins controversée consistant en un portrait défiguré de la reine Elizabeth II. Une pochette conçue par Jamie Reid, classée par les 100 plus grandes pochettes de tous les temps. En septembre 2022, quelques heures après l’annonce du décès d’Elizabeth II, John Lydon, habituellement très virulent, a rendu hommage à la reine, mettant de côté la colère largement lisible dans les paroles de son morceau le plus célèbre.
40 reprises de God Save the Queen ont été publiées au fil des ans. La plus connue reste celle de Motörhead.
Vivienne Westwood Worlds End
Ouverte en 1971 sous le nom Paradise Garage, par Malcolm McLaren et Vivienne Westwood, cette boutique a fermé ses portes en 1983.
Si le magasin de Malcolm McLaren et Vivienne Westwood s’appelle tout d’abord Paradise Garage, il adopte vite le nom de Let It Rock, avant de devenir Sex en 1974 après s’être brièvement appelé Too Fast to Live, Too Young to Die. Malcolm McLaren tient à vendre des vêtements fétichistes, en latex ou en cuir ainsi que des créations originales de Vivienne Westwood, dans un environnement entièrement noir. Après avoir notamment employé Steve Jones, le futur guitariste des Sex Pistols et Chrissie Hynde, plus tard amené à fonder les Pretenders, Sex change encore de nom en 1977 pour devenir Seditionaries. Rénové grâce à au succès des Sex Pistols, que Malcolm McLaren a créé dans la boutique, le magasin se change en World’s End en 1980, avant de fermer en 1988. L’adresse accueille aujourd’hui à nouveau une boutique de mode appelé Vivienne Westwood World’s End, reconnaissable grâce à sa grande horloge en façade.
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Par Gilles Rolland
Passionné de cinéma, de rock and roll, de séries TV et de littérature. Rédacteur de presse et auteur des livres Le Heavy Metal au cinéma, Paroles de fans Guns N' Roses, Paroles de fans Rammstein et Welcome to my Jungle : 100 albums rock et autres anecdotes dépareillées. Adore également voyager à la recherche des lieux les plus emblématiques de la pop culture.