fbpx

Article
The Two Popes : les lieux de tournage de films et séries avec les papes

Série

The Two Popes : entre Italie et Argentine

Après The Irishman le 27 novembre, Netflix poursuit ses productions à gros budgets avec The Two Popes. Après Al Pacino et Robert De Niro pour le film de Martin Scorsese, les spectateurs découvrent Anthony Hopkins et Jonathan Pryce en soutane.

Fernando Meirelles met en scène ce duel au sommet entre les deux papes encore en vie aujourd’hui. C’est un fait très rare dans l’histoire de l’Eglise catholique – à part lors du Grand Schisme entre l’Orient et l’Occident – et cela ne pouvait pas échapper à une histoire au cinéma.

Le réalisateur brésilien convoque le Pape Benoît XVI (Anthony Hopkins) et François (Jonathan Pryce) pour des joutes verbales hautes en couleur. Le film commence en 2012, au moment où ce dernier demande la permission au premier de se retirer. Les murs du Vatican tremblent et les luttes de pouvoir se mettent en place. Les traditionalistes proches de Joseph Aloisius Ratzinger se démènent pour repousser les progressistes proches de Jorge Mario Bergoglio. L’élection de ce dernier, le 13 mars 2013, fit date chez les catholiques. Réformateur, il veut en finir avec la Curie ayant trop de pouvoir. Mais encore une fois, les proches de Benoît XVI ne s’en laissent pas conter.

Fondé sur la pièce de de théâtre The Pope, le metteur en scène mêle habilement les allers-retours dans le passé des deux protagonistes. Ainsi, des scènes ont été tournées en Argentine, sur les traces du jeune Bergoglio (Juan Minujin) et notamment à Buenos Aires, la capitale. Enfant du quartier populaire de Flores, c’est à l’église de San José que Jorge a sa révélation alors âgé de 17 ans.

Castel Gandolfo et le Vatican en personnages principaux. Comme le montrait la bande annonce de The Two Popes, le Vatican et Castel Gandolfo servent de grandioses décors pour le long métrage.

Vatican (Città del Vaticano – 00120 Vatican City)

Ainsi, le pape François se trouve de nombreuses fois dans la cité épiscopale, plus petit état du monde avec ses 0,439 km2 et ses 799 habitants. Le souverain pontif est le chef spirituel de l’Eglise catholique romaine mais aussi chef d’état.

Il prend d’ailleurs conscience de sa lourde charge et le tourbillon dans lequel il est emporté dans la Chapelle Sixtine. Il s’agit de l’une des salles des palais pontificaux. Bâtie sur la volonté de Sixte IV entre 1477 et 1483, elle est composée de trésors artistiques inestimables. Ainsi, derrière François, l’on découvre la majestueuse fresque Le jugement dernier de Michel-Ange datant de 1541.

L’esplanade de la Place Saint-Pierre est aussi visible plusieurs fois dans le film, notamment pour des scènes de foules en liesse acclamant le nouveau François.

Résidence papale (Città del Vaticano Residenza Estiva del Santo Padre)

A 45 km au sud-est du Vatican, se trouve la résidence d’été des papes. Non loin de Pavona, elle se dresse en hauteur près du lac Alabano. Le Palais de Castel Gandolfo sert de retraite estivale aux souverains pontifes depuis Urbain VIII (1623-1644).

Jonathan Pryce et Anthony Hopkins devisent dans les jardins de ce bel édifice du XVIIe siècle. Depuis sa renonciation le 28 février 2013, Benoît XVI en a fait sa résidence principale. Il a d’ailleurs déclaré que :  » Castel Gandolfo est ma seconde maison « . Son successeur a décidé d’ouvrir ces espaces verts dits  » à l’italienne » au public depuis 2014. Ainsi, les visiteurs peuvent admirer le Jardin Barberini, les jardins du Belvédère et les ruines du palais impérial de l’empereur Domitien.

En plus de The Two Popes, les papes, leurs secrets mais également le Vatican ont souvent servi de trames à des oeuvres importantes du 7e Art.

Des Souliers de Saint-Pierre à Habemus Papam, les papes au cinéma

Les souliers de Saint-Pierre, Le parrain III, Habumus Papam, Stigmata ou Amen, tous ont eu pour scénario, les intrigues du palais.

Les souliers de Saint-Pierre (Michael Anderson – 1968)

Si la plupart des scènes de ce film furent tournées dans les célèbres studios de la Cinecitta (Via Tuscolana, 1055, 00173 Roma RM, Italie), celle de la rencontre entre le Pape Kiril (Anthony Quinn) et le président chinois Ping (Burt Kwouk) le fut à la PalaLottomatica. Cette enceinte sportive de la capitale italienne fut construite en 1956. Ce sont les travées intérieures qui servent à l’entretien des deux leaders.

Le Parrain III (Francis Ford Coppola – 1990)

S’il y a bien une saga qui mêle la religion et la mafia, c’est Le Parrain. Dans le troisième opus, notamment, il existe des liens entre Michael Corleone (Al Pacino) et le Saint Siège. Ainsi, l’archevêque Gilday (Donal Donnelly), responsable de la banque du Vatican, a accumulé un somme astronomique de déficit. Le Parrain éponge quasiment toute la dette en offrant pas moins de 600 millions de dollars. Des scènes devaient donc être tournées dans le petit état épiscopal. Mais pour cela, Francis Ford Coppola et ses équipes posèrent leurs caméras non pas à la Chapelle Sixtine mais au Palais Farnèse (Piazza Farnese, 67, 00100 Roma RM, Italie), siège de l’ambassade de France en Italie. Construit entre 1515 et 1549, ce magnifique bâtiment de style Renaissance, abrite aussi une loggia dessinée par Michel-Ange et les deux lieux se ressemblent beaucoup.

Stigmata (Rupert Wainwright – 1999)

Si les rues de Rome ont servi de décors à ce long métrage, pour les scènes au Vatican, la production a préféré le Palace of Fines Arts de San Francisco (3301 Lyon Street). S’inspirant de l’architecture grecque et romaine classique, ce bâtiment fut construit en 1915. Avec son jardin d’eucalyptus et ses animaux, il est le lieu prisé des couples pour leurs photos de mariage. Dans ce film, Frankie Paige (Patricia Arquette) est frappées par les stigmates de Jésus Christ. Lors de sa sortie, l’Eglise catholique réagit négativement et le dénonça comme le Da Vinci Code par la suite.

Amen (Costa-Gavras – 2002)

Puisqu’il n’est pas simple d’avoir les autorisations pour filmer à l’intérieur du Vatican, Costa Gavras dû choisir la Roumanie pour cela. Moins cher en production, ce pays de l’Est de l’Europe accueille souvent des productions cinématographiques.

Ainsi, les scènes extérieures furent filmées au Mogosoaia Palace (Strada Valea Parcului 1, Mogoșoaia), un bâtiment de la noblesse dont l’achèvement de la construction date de 1702. Il appartient aujourd’hui à l’état roumain. Quant aux séquences intérieures, elles le furent au Palais du parlement à Bucarest (Strada Izvor 2-4, București) où siègent les deux chambres, députés et sénateurs. Cet édifice de style soréal est le plus grand en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde derrière le Pentagone.

L’affiche de Amen signée Oliviero Toscani – célèbre pour les campagnes Benetton – créa un vif émoi dans la communauté catholique. Elle représentait l’entremêlement entre la croix chrétienne et la croix gammée. Le film mettait en scène l’attentisme de Pie XII lors de la Seconde guerre mondiale et plus particulièrement l’Holocauste. Une action en justice fut ouverte contre le visuel de l’affiche mais les assignataires furent déboutés.

Habemus Papam (Nanni Moretti – 2011)

Après La chambre du fils, Palme d’or à Cannes en 2001 et Le Caïman contant l’ascension de Silvio Berlusconi en 2006, Nanni Moretti décida de mettre en scène l’élection d’un pape en 2001. Alors qu’aucun des favoris ne parvient à se détacher, c’est le cardinal Melville qui est sacré. Ce nouveau souverain pontife détonne dans le monde catholique : il sort en cachette et suit une analyse psychologique auprès d’un soignant ; joué par le réalisateur lui-même. Proche des pauvres, il préfigure le futur Pape François. C’est là tout le génie de Moretti : une quasi prophétie. Quant à Michel Piccoli, le personnage principal, c’est sans doute l’un de ses meilleurs derniers rôles. Né en 1925, le comédien se fait plus rare depuis. Le nom Melville est un hommage à Jean-Pierre, le réalisateur français de L’armée des ombres (1969).

En plus de la Cinecitta, complexe cinématographique créé en 1937, les scènes dans le Vatican furent tournées au Palais Farnèse, comme Le Parrain III. Les Cahiers du Cinéma classèrent Habemus Papam, meilleur film 2001.

L’Eglise catholique dans les séries

The Young Pope (Paolo Sorrentino – 2016 à 2020)

Si le cinéma a souvent utilisé les arcanes du Vatican pour ses intrigues, il en va de même depuis quelques années dans les séries télévisées. Ainsi, les équipes de The Young Pope (HBO, Canal+, Sky Atlantic – 2016) se sont déplacées sur la Place San Marco de Venise ou ont filmé des scènes de foules sur la place Saint-Pierre de l’état épiscopal.

Les Borgia (Tom Fontana – 2011 à 2014)

Les Borgia (Canal+, 3 saisons de 2011 à 2014) mettant en scène l’accession au pouvoir du futur pape Alexandre VI (John Doman) ne fut pas tourné au Vatican mais dans les studios Barrandov à Prague et en Hongrie (Komarom, Sopron, Tata ou Alcsut).

Ainsi soient-ils (David Elkaïm, Bruno Nahon, Vincent Poymiro et Rodolphe Tissot – 2012 à 2015)

Plus proche de nous, Ainsi soient-ils raconte l’histoire de cinq jeunes hommes entrant au séminaire. La série compte trois saisons et fut diffusée sur Arte entre 2012 et 2015. Plusieurs lieux de tournage en France furent utilisés. Ainsi, comme nous l’évoquons dans notre guide Paris des 10000 lieux cultes de films, séries, musiques, BD, romans, le Palais d’Iéna (1 avenue d’Iéna, Paris 16) servit de décor pour représenter le siège parisien de la Conférence épiscopale de France où l’on retrouve les joutes entre son responsable, Monseigneur Joseph Roman (Michel Duchaussoy) et le père Etienne Fromenger (Jean-Luc Bideau), directeur du séminaire. Ce bâtiment fut créé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1937 par le célèbre architecte Auguste Perret. Quant aux salons de l’Hôtel de Ville à Paris (Esplanade de la Libération, Rue de Rivoli), ils servent de décors à ceux du Vatican.

Pour le séminaire des Capucins, plusieurs lieux de tournage furent utilisés. L’entrée est celle de l’hôtel libéral Bruant à Paris (1 rue de la perle – Paris 3) datant de 1685 et classé aux Monuments historiques. Son cloître est celui de l’ancienne abbaye de Saint-Maixent (Quartier Canclaux) et sa chapelle, l’église Notre-Dame-de-Cougnes à La Rochelle (57 Rue Alcide d’Orbigny).

Le 7e art aime les intrigues de palais, ainsi l’Eglise catholique et le Vatican furent souvent utilisés pour imaginer de belles histoires. Les papes n’y échappent pas non plus par les luttes de pouvoir au sein de la Curie. Le pape François fit même ses débuts à l’écran incarnant son propre rôle dans Beyond the Sun, un film de Graciela Rodriguez en 2017.

Le conseil d'achat Fantrippers

Cultes! musique : 100 lieux mythiques de musique

Embarquez immédiatement pour un exaltant tour du monde en compagnie des quelques-uns des groupes et artistes les plus emblématiques de la musique !

Direction Melbourne en Australie pour une balade au fil de la AC/DC Lane avant de traverser l’iconique passage piéton d’Abbey Road en compagnie des Beatles. Visitez la maison de Janis Joplin à San Francisco et découvrez comment Johnny Cash s’est retrouvé à jouer ses plus grands hits devant une foule de prisonniers à San Quentin. Parcourez les routes sinueuses de Laurel Canyon à Los Angeles avec Crosby, Stills, Nash & Young et faites étape au Japon pour y retrouver Deep PurplePhil Collins et Daft Punk. Roulez à tombeau ouvert sur la Tina Turner Highway avant de pénétrer dans les studios les plus légendaires de l’histoire de la musique. Revenez aux origines troubles de Billie Holiday et pactisez avec Robert Johnson au célèbre crossroad à Clarksdale, dans le Mississippi. Embarquez immédiatement pour un exaltant tour du monde en compagnie des quelques-uns des groupes et artistes les plus emblématiques de la musique ! Revivez le concert de Jimi Hendrix sur l’île de Wight avant de rendre hommage à Bob Marley en Jamaïque.

Réalisé par une équipe de spécialistes de pop-culture et agrémenté par de nombreuses anecdotes, Cultes! musique raconte les secrets des lieux ayant fait l’histoire de la musique.

L'avis de Fantrippers
Qualité du contenu

Intérêt pour les fans

Rapport qualité/prix

Par Anthony Thibault

vendredi 10 janvier 2020

From the "Casimir generation", Anthony has kept (in addition to a passion for Goldorak) a taste for inventive images, experimentation and curiosity. Passionate about travel and pop culture, he co-founded Fantrippers with Nicolas Albert to share his passion with as many people as possible.

Discutons de cet article

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires