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Les lieux de tournage des films de la Seconde guerre mondiale

Film
De nombreux longs métrages ont eu comme toile de fond la Seconde guerre mondiale. Biographies, drames et même comédies, tous les genres ont été utilisés pour décrire cette période sombre du XXe siècle. Nous vous proposons dix lieux de tournage issus de dix films incontournables liés au conflit.

Nous vous proposons dix lieux de tournage issus de films incontournables liés à la Seconde guerre mondiale.

1. Il faut sauver le soldat Ryan (Steven Spielberg – 1998)

Cimetière américain de Colleville-sur-Mer

Lieux de tournage de film sur la Seconde Guerre mondiale : Cimetière américain de Colleville-sur-Mer
Cimetière américain de Colleville-sur-Mer by Bjarki Sigursveinsson (Domaine public)

Lors de sa visite en France au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, un vétéran est bouleversé par la vision d’une croix représentant la tombe d’un soldat décédé lors du débarquement en Normandie en 1944. Il se remémore ces instants tragiques. C’est ainsi que débute Il faut sauver le soldat Ryan.

Si l’action du film est censée se dérouler en Normandie, et notamment à Omaha Beach, la plage aperçue est celle de Ballinesker Beach en Irlande. En revanche, ce cimetière – monument incontournable de la Seconde Guerre mondiale – apparaît à l’écran au début et à la fin du long métrage. D’une superficie de 70 hectares, il abrite 9.386 tombes et fut inauguré en 1956. Il est le premier cimetière militaire américain de la Seconde guerre mondiale. Comme il est d’usage dans tous les cimetières des deux conflits mondiaux, le lieu est une concession perpétuelle faite par la France aux Etats-Unis. Ils sont les propriétaires de ce territoire où s’applique néanmoins le droit français.

Adresse : Unnamed Road, 14710 Colleville-sur-Mer, France

2. Le Jour le plus long (Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck – 1962)

La scène du parachutiste accroché au clocher d’une église

Lieux de tournage de film sur la Seconde Guerre mondiale : Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption
Eglise Notre-Dame-de-l’Assomption (CC BY-SA 3.0 / Euro-t-guide.com)

Basé sur le roman de Cornelius Ryan publié en 1959, Le jour le plus long est l’un des films sur la Seconde guerre mondiale le plus vu en France (11 910 000 entrées en salles). Il raconte le débarquement des alliés en Normandie. L’engouement fut tel que lors de sa première diffusion à la télévision, le 10 novembre 1976 sur FR3, il provoqua un coupure de courant dans de nombreuses régions françaises et plus particulièrement en Bretagne.

Le casting est international. Chez les acteurs britanniques, on peut noter Sean Connery ou Richard Burton. Henry Fonda, John Wayne ou Robert Mitchum chez les comédiens américains. Arletty, Jean-Louis Barrault ou Bourvil pour les Français. Même l’ancien président, Dwight D. Eisenhower accepta de jouer son propre rôle. Quant à Romain Gary, il se chargea d’écrire certaines scènes pour les acteurs français.

La séquence mythique du Jour le plus long fut tournée à Sainte-Mère-Eglise et plus particulièrement à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Elle récréa la scène du parachutiste accroché à son clocher. L’histoire est vraie et se déroula lors de l’opération Albany dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Le soldat américain, John Steele y est resté plus de deux heures avant d’être arrêté par les Allemands. Il réussit à s’enfuir quelques jours plus tard de ses geôliers. En souvenir de ce tragique accident, le comité des fêtes du village a fait installer un mannequin surnommé Big Jim, sur le toit du bâtiment. L’uniforme et le parachute sont changés deux fois par an.

Adresse : Eglise Notre-Dame-de-l’Assomption, 50480 Saint-Mère-Eglise

3. Paris brûle-t-il ? (René Clément – 1966)

Hôtel Meurice

Paris brûle-t-il ? raconte les faits d’armes de la résistance pour libérer la capitale française. Les combats font rage entre l’armée des ombres et les Allemands tenant Paris.

Durant l’occupation, l’armée allemande avait établi son centre de commandement dans le luxueux hôtel Meurice. Gouverneur militaire du Grand Paris, le général Dietrich von Choltitz (Gerd Froebe) y reçoit notamment le consul de Suède, interprété par Orson Welles. Adapté du livre éponyme de Larry Collin et Dominique Lapierre, ce long-métrage de 175 minutes raconte la Libération de Paris, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Si le film est en noir et blanc, c’est notamment parce qu’au moment du tournage, le gouvernement refusa que flottent des drapeaux nazis dans les rues de Paris. Seules leurs versions en gris furent tolérées. Le titre est une citation prononcée par Hitler au général Dietrich von Choltitz, alors gouverneur de Paris. Le dictateur lui avait ordonné le 23 août 1944 qu’il ne reste que des ruines de la ville au moment où les Alliés s’en empareraient. Le lendemain, Hitler lui aurait téléphoné, furieux, pour lui demander : « Paris brûle-t-il ? » Ce n’était pas le cas. Le haut gradé avait refusé de suivre les ordres de son chef, restant sur l’impression d’un homme épuisé et tombé dans la folie, lorsqu’il l’avait rencontré quelques semaines plus tôt. Le général signa la capitulation des troupes nazies le 25 août 1944 à la gare Montparnasse.

Adresse : 228 Rue de Rivoli, 75001 Paris, France

4. La scène du meurtre de l’officier SS

Situé à 12 km au nord-ouest de Paris, le Fort de Cormeilles a servi de décor pour la scène culte d’Inglourious Basterds dans laquelle l’Ours juif, le Sergent Donny Donowitz (Eli Roth) tue à coup de batte de baseball le sergent SS. Cette fortification du Val-d’Oise fut achevée en 1877. Elle entrait dans le plan de fortification de la capitale. A cette période, elle abritait 64 canons, pouvait accueillir jusqu’à 1.095 hommes, 36 officiers et 14 chevaux. Aujourd’hui propriété du conseil régional d’Ile-de-France, les lieux sont gérés par l’association des Amis du Fort de Cormeilles. Par la grande variété de ses bâtiments, sa taille et son réseau de galeries, le fort sert fréquemment pour le cinéma et les séries télévisées. Il s’y déroule en moyenne quatre tournages par an. Ainsi, le premier long métrage filmé ici fut La Fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman de Terence Young en 1966. Viennent ensuite notamment le film culte L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville en 1969, On a retrouvé la 7e compagnie de Robert Lamoureux en 1975 et Le Sang des autres de Claude Chabrol en 1984. Plus récemment, le Fort de Cormeilles servit de décor pour Les Femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé en 2008, MR 73 d’Olivier Marchal la même année ou encore Chocolat de Roschdy Zem en 2015. La scène de l’exécution de Marcel et Chassagne dans la saison 5 de la série Un village français y fut aussi tournée.

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5. La liste de Schindler (Steven Spielberg – 1993)

L’usine d’Oskar Schindler

Basé sur l’histoire vraie d’Oskar Schindler, le long métrage raconte comment cet industriel allemand, membre du parti nazi, sauva de la déportation plus de 1.000 juifs travaillant dans son usine.

L’entreprise Schindler existe toujours à Cracovie en Pologne. Steven Spielberg a donc filmé des plans extérieurs de l’usine, tandis que les séquences intérieures furent tournées dans l’usine d’émail d’Olkusz, dans la province de Malopolska. Lors du tournage, entre mars et mai 1993, le réalisateur américain utilisa le quartier de Kazimierz à Cracovie mais n’a pas pu obtenir les autorisations pour filmer dans le camp d’Auschwitz. Il fut décidé de recréer un décor à l’identique non loin. Pour remonter le moral des équipes, tous les jours, Robin Williams leur racontait des blagues au téléphone. Il faut souligner que l’ambiance était pesante sur le plateau.

Adresse : Lipowa 4, 33-332 Kraków, Pologne

6. La traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956)

L’immeuble de Jambier

Durant l’Occupation, Marcel Martin (Bourvil) et Grandgil (Jean Gabin) doivent transporter à l’autre bout de Paris des valises contenant les morceaux d’un cochon, pour le marché noir. Marcel vient d’abord jouer de l’accordéon dans la cave de l’épicier Jambier (Louis de Funès) afin de couvrir les cris de l’animal lorsqu’il est tué. La situation se complique lorsqu’il revient prendre possession des valises en compagnie de Grandgil. Celui-ci veut être mieux payé et malmène l’épicier, d’abord en abîmant une partie de son stock de nourriture, puis en répétant très fort « Jambier, 45 rue Poliveau ! » Craignant que la police ne découvre son trafic, le commerçant finit par céder.

Si le 45 de la rue abrite aujourd’hui un café nommé La Traversée de Paris et est décoré à l’effigie du film, l’immeuble dont la façade est filmée se trouve en réalité au numéro 13. Pour son rôle de Marcel Martin, Bourvil reçut le Prix d’interprétation à la Mostra de Venise en 1956. Pourtant, au départ, Marcel Aymé, dont le roman éponyme est une adaptation, était en désaccord sur le choix de l’acteur du Mur de l’Atlantique. Claude Autant-Lara céda au romancier au sujet de la couleur dans laquelle serait diffusé son film afin de pouvoir conserver le comédien.

Adresse : 13 Rue Poliveau, 75005 Paris

7. Le dernier métro (François Truffaut – 1980)

L’appartement de Jean-Loup Cottins

Le dernier métro raconte le destin de Marion Steiner (Catherine Deneuve), patronne du théâtre de Montmartre. Elle en a pris la direction depuis que son mari Lucas (Heinz Bennent) aurait fui Paris parce qu’il est juif. Mais en réalité, il s’est caché dans les sous-sols de l’établissement. Elle tombe amoureuse de Bernard Granger (Gérard Depardieu), un comédien engagé dans la résistance.

Jean-Loup Cottins (Jean Poiret) loge dans cet immeuble. C’est également à cette adresse qu’il est arrêté par trois jeunes FFI. Ouverte en 1904, cette avenue de seulement 115 m de long est l’une des plus petites de Paris. Elle se trouve en réalité être une impasse pour les véhicules puisque sa jonction avec le boulevard Delessert s’effectue par de magnifiques et monumentaux escaliers. François Truffaut douta du succès de son film jusqu’à la sortie. Il fut récompensé par dix César. De toute l’histoire de ces récompenses, aucun film n’a réussi à en récolter autant !

Adresse : 1 Avenue de Camoens, 75016 Paris, France

8. Imitation Game (Morten Tyldum – 2014)

Chancery Lane

Lieux de tournage de film sur la Seconde Guerre mondiale : Chancery Ln, London
Chancery Ln, London by Eluveitie (CC BY-SA 3.0)

Basé sur le roman Alan Turing ou l’énigme de l’intelligence (Alan Turing: The Enigma) d’Andrew Hodges, Imitation Games est une biographie d’Alan Turing, le célèbre mathématicien et cryptanalyste britannique. Le film se penche plus particulièrement sur son apport scientifique pendant la Seconde guerre mondiale.

Alan (Benedict Cumberbatch) travailla notamment sur Enigma, une machine capable de décrypter les messages codés allemands. A Bletchley Park, il rejoignit ainsi d’autres scientifiques ou spécialistes en logique, notamment Joan Clarke (keira Knightley), Hugh Alexander (Matthew Goode) ou encore John Cairncross (Allen Leech).

Dans cette scène, Alan Turing parcourt à vélo une rue dévastée de Londres. 80 tonnes de décombres ont été déversées sur Chancery Lane pour les besoins du tournage. Elles ont été nettoyées en un seul week-end. Le film raconte certains aspects de la vie du célèbre scientifique, et s’attache notamment à sa vie privée. Turing fut condamné pour homosexualité en 1954. En 2013, 60 ans après sa mort, il fut enfin grâcié à titre posthume par la Reine élisabeth II. Mettant cette injustice en lumière, le long métrage a joué un grand rôle dans cette décision.

Adresse : Chancery Ln, Holborn, London, Royaume-Uni

9. Amen (Costa-Gavras, 2002)

Le Vatican

Lieux de tournage de film sur la Seconde Guerre mondiale : Palais de Mogoşoaia, Roumanie
Palais de Mogoşoaia, Roumanie by Ferran Cornellà (CC BY-SA 3.0)

Alerté par l’officier allemand Kurt Gerstein (Ulrich Tukur) du génocide sur les juifs, Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz) tente de se rapprocher de Pie XII (Marcel Iures) pour lui en parler. Il pense que le pape pourra jouer de son aura pour faire arrêter le massacre.

Puisqu’il n’est pas simple d’avoir les autorisations pour filmer à l’intérieur du Vatican, Costa Gavras dû choisir la Roumanie pour cela. Moins cher en production, ce pays d’Europe de l’Est accueille souvent des productions cinématographiques.

Ainsi, les scènes extérieures furent filmées au Mogosoaia Palace (Strada Valea Parcului 1, Mogoșoaia), un bâtiment de la noblesse dont l’achèvement de la construction date de 1702. Il appartient aujourd’hui à l’état roumain. Quant aux séquences intérieures, elles le furent au Palais du parlement à Bucarest (Strada Izvor 2-4, București) où siègent les deux chambres, députés et sénateurs. Cet édifice de style soréal est le plus grand en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde derrière le Pentagone.

L’affiche de Amen, signée Oliviero Toscani – célèbre pour les campagnes Benetton -, créa un vif émoi dans la communauté catholique. Elle représentait l’entremêlement entre la croix chrétienne et la croix gammée. Le film mettait en scène l’attentisme de Pie XII lors de la Seconde guerre mondiale et plus particulièrement l’Holocauste. Une action en justice fut ouverte contre le visuel de l’affiche mais les assignataires furent déboutés.

Adresse : Strada Valea Parcului Mogoșoaia, Strada Valea Parcului 1, Mogoșoaia, Roumanie

10. Monsieur Klein (Joseph Losey – 1976)

Domicile de Robert Klein

Pendant l’occupation allemande, Robert Klein (Alain Delon) fait des affaires. Il achète à très bas prix des objets appartenant à des juifs. Un jour, il découvre qu’il a un homonyme. Ce Robert Klein est juif, résistant et fiché à la préfecture de police. L’affairiste tente de se démarquer de cet homme gênant. Plus il multiplie les tentatives pour se blanchir, plus les soupçons grandissent.

Dénoncés, les deux Klein sont arrêtés pendant la Rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1942. Ils sont tous les deux déportés sans jamais se rencontrer.

Si dans le film l’adresse de Robert Klein (Alain Delon) est mentionnée au 136 rue du Bac, le tournage s’est, en réalité, déroulé au numéro 108. Et parfois la fiction et la réalité se rejoignent, comme ici. Car c’est dans cet immeuble que vécut de 1963 à sa mort, le 2 décembre 1980, Romain Gary. L’écrivain et diplomate avait rejoint les forces aériennes françaises libres dès l’été 1940 et participé à de nombreuses missions pour la France Libre. C’est durant cette période qu’il abandonna son nom de Romain Kacew pour devenir Romain Gary, ce nom signifiant « brûle ! » en russe, sa langue d’origine.

Adresse : 108 Rue du Bac, 75007 Paris, France

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L'avis de Fantrippers
Qualité du contenu

Intérêt pour les fans

Rapport qualité/prix

Par Damien Canteau

jeudi 7 mai 2020

Passionné par l'Histoire, les animés, les Arts et la bande dessinée en particulier, Damien est le rédacteur en chef du site spécialisé dans le 9e art, Comixtrip.

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