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Sanatorium
« Je ne suis pas un symbole. Je ne suis pas une femme extraordinaire. Ce que j’ai fait, des centaines d’autres, des milliers dans le monde, l’ont fait« , ainsi parle Madeleine Riffaud, résistante et héroïne de la série Madeleine résistante dans Livre hebdo en septembre 2021.
Si elle a 96 ans lorsqu’elle devient pour la première fois scénariste de bande dessinée, Madeleine a une vraie vie romanesque, parcourant le monde de Paris au Vietnam, de l’Algérie au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet.
Madeleine, un destin hors du commun
C’est en regardant un documentaire à la télévision sur de grandes figures féminines de la Résistance que Jean-David Morvan décide de contacter Madeleine Riffaud.
Dans un premier temps, il est éconduit avec force. Elle dit méconnaître la bande dessinée. Puis convaincue par un ami, la femme aux mille vies accepte le projet de raconter sa vie en album.
Le scénariste passe donc de nombreux jours à ses côtés, l’écoutant parler de son existence. Elle sera co-scénariste comme en a décidé l’auteur de Sillage. Pour accompagner le duo, Jean-David Morvan fait appel au dessinateur Dominique Bertail. Ainsi débute la série Madeleine résistante.
Un sanatorium en Isère
C’est à Arvillers dans la Somme que nait Madeleine le 23 août 1924. Son destin bascule lorsqu’un officier allemand lui assène « un formidable coup de pied au cul ». Elle sait dorénavant qu’elle ne pourra pas rester les bras croisés face à l’occupant.
Mais avant d’entrer en résistance active, elle effectue un séjour dans un sanatorium pour étudiants. C’est au coeur de l’Isère que Madeleine est soignée alors qu’elle a dix-huit ans à Saint-Hilaire-du-Touvet. Sur le trajet, elle est violée quatre fois par le même homme. La rage est alors ancrée en elle. Dans l’établissement, elle lit beaucoup et découvre les auteurs surréalistes. Dans les sous-sols de l’établissement créé par l’UNEF se cache une imprimerie clandestine organisée par le directeur Daniel Douady. Aujourd’hui, ce complexe sanitaire n’existe plus. Il a été détruit en 2019.
Retour à Paris
Le premier opus de Madeleine résistante relate ainsi le séjour de la jeune fille et ses premiers pas dans la Résistance. Les lecteurs découvrent aussi son retour à Paris.
Elle se choisit le nom de Rainer comme pseudonyme de résistante, en hommage à Rainer Maria Rilke, un auteur allemand pour lutter contre les occupants. Pas si surprenant comme elle le souligne : « Je n’ai jamais détesté les Allemands. Seulement les nazis ».
Elle entre ensuite dans les FTP (Francs-tireurs et partisans) et intègre le triangle de direction du Front national des étudiants en médecine du Quartier latin.
Une vie de luttes
Les tomes suivants sont déjà sur les rails. Il faut en effet se presser de noter les mémoires de Madeleine Riffaud, bientôt centenaire et l’une des dernières résistantes françaises encore en vie.
Dans la suite de le série, les auteurs mettront en scène sa capture. Elle est ensuite torturée rue des Saussaies à Paris et déportée en 1944. Mais elle en réchappe et reprend ses activités clandestines contre l’occupant allemand.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle publie des recueils de poésie mais également des romans et des essais, dont le plus célèbre Les linges de la nuit en 1974. Elle est l’une des premières correspondantes de guerre française, notamment pour le journal L’humanité. Elle suit alors les conflits de pays voulant obtenir leur indépendance. Elle relate les guerres en Algérie et au Vietnam. C’est aussi l’une des premières militantes anticolonialistes.
Le premier volume de la série Madeleine résistante reçoit le prix René Goscinny du meilleur scénario de bande dessinée en 2022.
Saint-Hilaire
Le sanatorium du Rhône Les petites roches était situé à Saint-Hilaire-du-Touvet dans le département de l’Isère.
C’est en 1933 que les étudiants de l’UNEF décident de créer un sanatorium pour les personnes malades de la tuberculose.
Grâce au funiculaire de Saint-Hilaire-du-Touvet, les pensionnaires peuvent facilement accéder aux deux sanatoriums du village.
L’établissement comptait alors deux ailes séparées, celle pour les hommes Aile Savoie et celle pour les femmes Aile Dauphiné.
Parmi ses illustres patients, il y eut la résistante Madeleine Riffaud ou le philosophe Roland Barthes.
Dans les années 1960, le complexe de santé s’ouvre à d’autres malades en convalescence.
Il fut fermé en 2012 et détruit en 2019.
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Qualité du contenu
Intérêt pour les fans
Rapport qualité/prix
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Par Damien Canteau
Passionné par l'Histoire, les animés, les Arts et la bande dessinée en particulier, Damien est le rédacteur en chef du site spécialisé dans le 9e art, Comixtrip.