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Pension de famille du 28 Barbary Lane
« S’il ne pleut jamais en Californie, les larmes en revanche peuvent y couler à flots. »
Le narrateur
Chroniques de San Francisco est une saga littéraire au cœur de la ville californienne. Ce best-seller international plonge les lecteurs dans la vie de Mary-Ann et des habitants d’un immeuble situé au 28 Barbary Lane, l’un des endroits fictifs les plus connus dans le monde de la littérature. Un lieu d’émancipation dont l’intrigue des romans d’Armistead Maupin se déroule à la fin des années 1970.
Le 28 Barbary Lane, un immeuble plein de charme
Dans le premier tome de Chroniques de San Francisco, le lecteur fait la connaissance de Mary-Ann Singleton, une jeune femme timide et un peu coincée tout juste arrivée de sa ville natale où elle s’ennuyait ferme.
Avant de trouver un travail de secrétaire dans une agence de publicité, Mary-Ann déniche un logement dans un immeuble de Barabry Lane. Ce lieu plein de charme se situe dans un étroit passage piétonnier de San Francisco. Sa structure en bois compose les trois étages, mais ses planches marrons sont néanmoins très usées par les intempéries.
Une propriétaire excentrique
La logeuse du 28 Barbary Lane, Anne Madrigal est une libraire retraitée dans la cinquantaine. Elle accueille Mary-Ann dans son kimono prune et explique à la jeune femme que les gens de son immeubles sont sympas.
La vieille dame possède un vrai don pour l’hospitalité. Pour mieux accompagner ses nouveaux locataires, elle leur offre un joint dont elle cultive la marijuana dans son jardin.
L’auberge des coeurs brisés
Les habitants de l’immeuble sont, en effet, des gens sympas comme aime le dire Anne Madrigal. Il y a tout d’abord Mona, l’amie bisexuelle très mystérieuse de la logeuse. Brian, quant à lui, est le vrai séducteur de la maison. Ancien soixante-huitard, cet hétérosexuel est serveur après avoir été avocat. Enfin, Michael, alias Mousse, est un jeune homosexuel travaillant dans l’intérim et allant d’échecs en désillusions avec les hommes.
Le 28 Barbary Lane est donc une sorte d’auberge des coeurs brisés, parce qu’aucun des protagonistes n’est vraiment heureux dans sa vie sentimentale.
Le 28 Barbary Lane, l’un des lieux fictifs les plus connus de la littérature
Si tout cela semble vrai, le 28 Barbary Lane est pourtant un lieu fictif. Armistead Maupin s’est largement inspiré des pittoresques escaliers de la Macondray Lane. Il est donc impossible donc de découvrir le logement de Mme Madrigal et de ses pensionnaires.
Publiées en neuf tomes, Chroniques de San Francisco sont l’oeuvre la plus connue d’Armistead Maupin. S’il raconte son enfance dans Mon autre famille à San Francisco, sa série phare ne repose plus vraiment sur la ville qu’il a connu dans les années 1970. Sans être nostalgique, il sait qu’il ne reste que peu d’endroits aussi charmant que Barbary Lane.
Chroniques de San Francisco, un plaidoyer pour la cause LGBT
C’est après avoir été combattre au Vietnam qu’Armistead Maupin revient à San Francisco. Né en 1944, il s’installe définitivement dans la ville à partir de 1971. Russian Hill est son refuge. Mais pour payer son loyer, il doit travailler. Il devient journaliste pour Associated Press puis au San Francisco Chronicle. C’est dans ce quotidien que le romancier débute ses Chroniques de San Francisco. De 1978 à 2014, l’auteur livre des papiers tantôt drôles, tantôt émouvants.
C’est dans le personnage de Michael qu’Armistead Maupin se dévoile. Il est homosexuel comme son héros de papier. Dans une lettre à ses parents, le romancier lui fait dire ses mots : « Etre gay m’a appris la tolérance, la compassion et l’humilité. M’a montré le potentiel infini de la vie. M’a fait rencontrer des gens dont la passion, la générosité et la sensibilité ont été constamment pour moi une source d’énergie. Etre gay m’a fait entrer dans la grande famille humaine maman, et je m’y plais, je m’y sens bien. »
La saga de neuf volumes devient alors rapidement un plaidoyer pour la cause LGBT. C’est la première fois que des lecteurs gay se retrouvent dans les personnages de Maupin. On est à la fin des années 1970 et les luttes ne sont pas encore gagnées. Pire, le Sida, quelques années plus tard, décime des milliers de gays dans le monde.
Reste le 28 Barbary Lane, un endroit ressemblant à la Macondray Lane et à son impasse pavée se terminant par une rampe d’escaliers en bois. Un lieu de verdure au coeur de San Francisco. Un endroit où l’on pourrait croiser Mary-Ann et ses amis…
Les Chroniques de San Francisco ont été adaptées en bande dessinée en 2 volumes, sous le même titre, par Isabelle Bauthian et Sandrine Revel en 2020.
Macondray Lane
Petite impasse piétonne de Russian Hill à San Francisco, Macondray Lane est un écrin de verdure de la ville californienne.
Inscrite depuis 1988 au registre national des lieux historiques, Macondray Lane est une belle enclave boisée du quartier.
Au bout de la rue Taylor, terminant Macondray Lane, des marches en bois typiques offrent une vue imparable sur la baie de San Francisco et sur l’île d’Alcatraz.
Macondray Lane a servi de modèle à Barbary Lane, la voie enchanteresse de la saga littéraire Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin.
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Par Damien Canteau
Passionné par l'Histoire, les animés, les Arts et la bande dessinée en particulier, Damien est le rédacteur en chef du site spécialisé dans le 9e art, Comixtrip.