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La Bastille
« – Ils sont où ?
Deux révolutionnaires
– Partout ! On a essayé d’en regrouper un maximum au niveau du premier corps de garde. Ils ont arrosé tout le quartier à la mitraille depuis les tours, ça tombait comme de la grêle. Mon frère a pris une balle. Aulard et Huguet sont morts.
– Et Jospeh ?
– J’en sais rien. La dernière fois que je l’ai vu, il abattait les chaînes du grand pont-levis sous les balles à coups de haches !
– Tu dis ça comme si c’était un exploit ! Vous êtes complètement fous ! »
La Révolution par le peuple pour le peuple
Révolution, c’est la très grande fresque historique en bande dessinée sur cette période importante en France. Florent Grouazel et Younn Locard, les deux auteurs, décident de donner la parole au peuple. Sujet souvent abordé dans le 9e art et dans tous les autres disciplines artistiques, le premier opus se focalise ainsi sur les petites gens, ceux que les livres d’Histoire ont oublié au profit des grands hommes.
« On refuse que l’Histoire ne soit faite que par des gens qui ont laissé une trace. » [Florent Grouazel]
Si d’illustres personnages historiques sont visibles dans ce livre 1, ils côtoient également des anonymes. Ils mettent également la lumière sur les femmes et leurs rôles importants pendant la Révolution française.
La Bastille, symbole de la répression
Le premier tome de Révolution se concentre ainsi sur l’année 1789. Un moment important où des sans-culottes se massent devant la Bastille. Ce monument du XIVe siècle est alors utilisé comme lieu d’enfermement. Ces prisonniers embastillés n’étaient que peu nombreux ce 14 juillet. Mais ce n’est pas uniquement les sept que les émeutiers du faubourg Saint-Antoine viennent délivrer. Ils cherchent des armes et de la poudre pour se défendre.
C’est ainsi que Florent Grouazel et Younn Locard mettent en image cet épisode tragique ouvrant la Révolution, la chute du régime et la liberté.
Dans ce premier volet de la saga, le duo dessine également les rues de Paris, les quartiers populaires mais aussi le palais des Tuileries ou Versailles.
Révolution, un vrai travail d’historiens
Bien qu’ils se défendent d’avoir réalisé un travail d’historiens, Florent Grouazel et Younn Locard ont pourtant touché du doigt cette discipline. Pour cela, ils ont fondé leur ouvrage sur les travaux de Pierre Serna, professeur d’histoire de la Révolution française à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Imminent spécialiste de cette période, ce dernier a écrit et dirigé de nombreux ouvrages sur ce sujet (Que demande le peuple ? Histoire des cahiers de doléances ou encore Antonelle. Aristocrate révolutionnaire. 1747-1817).
« Nous avons rencontrés des historiennes et historiens qui nous ont encouragé, reconnu notre travail et donné accès à des archives plus confidentielles et privées.»
Le premier tome fut un travail de longue haleine, puisqu’il fallut six ans aux auteurs pour le terminer. Les sources nombreuses furent délicates à digérer. Révolution a aussi des accents très actuels. Le duo, en donnant la parole au peuple, rapproche les revendications des révolutionnaires à celles des manifestants gilets jaunes de ces dernières années.
Les quatre volumes de Révolution compteront plus de 1 000 pages.
Place de la Bastille
La Bastille est un monument français aujourd’hui disparu.
C’est au XIVe siècle que la Bastille est érigée au coeur de Paris.
Cette forteresse fut construite sur les plans de l’architecte Hugues Aubriot. C’est à Charles V de France que l’on doit donc ce monument.
La Bastille permet aux Parisiens de se défendre. Rapidement, elle devient une prison où sont enfermés de embastillés. Le plus célèbre fut Voltaire par deux fois.
Après la prise des Invalides, les émeutiers venus du faubourg Saint-Antoine se dirigent vers la Bastille le 14 juillet 1789. Ils prennent le pouvoir et délivrent les prisonniers.
La forteresse est démolie en 1791.
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Par Damien Canteau
Passionné par l'Histoire, les animés, les Arts et la bande dessinée en particulier, Damien est le rédacteur en chef du site spécialisé dans le 9e art, Comixtrip.