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Almeria, terre de cinéma

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Des conditions extraordinaires

Almeria et le cinéma, c’est une vraie histoire d’amour. Vicente Zaragosa fut le premier à tourner dans la ville. Son documentaire, La Alcazaba de Almeria, fut pionnier en 1943.

Rapidement après la Seconde Guerre mondiale, la ville andalouse devient le lieu idéal pour réaliser des films. Son apogée fut les années 1960 et 1970. Tous les grands réalisateurs utilisèrent ses décors naturels pour leurs plus grandes productions.

Il faut souligner que les conditions de tournage y sont extraordinaires. Son climat est semi-aride de type syrien. La luminosité y est extrême. Avec 3000 heures de soleil par an, c’est le point le plus lumineux d’Europe. Il y a seulement 25 jours de pluie en moyenne par an. Les jours y sont donc longs et les conditions atmosphériques optimum.

Almeria célèbre les stars

Ville portuaire entre Grenade et Murcie, Almeria est connue pour l’Alcazaba – forteresse musulman – ses 25 000 hectars de serres plastifiées, ses ferry reliant le Maroc et le cinéma.

La ville célèbre le 7e art dans la plupart de ses rues. D’ailleurs, tous les ans depuis 2002, se déroule le Festival international de cinéma en novembre et depuis 2011, celui du western. La même année fut restaurée une demeure historique au nord-est de la cité pour y accueillir la Maison du cinéma. Dans ses murs, les visiteurs peuvent y découvrir des objets, des affiches et des costumes des films tournés dans la ville. Il faut souligner que cette maison, avant sa réfection, vit de nombreuses stars y passer : Peter O’Toole, John Lennon, Yul Brynner ou David Lean.

https://www.turismodealmeria.org

Sans copier sa grande soeur hollywoodienne, les organisateurs de ses manifestations ont aussi conçu un Walk of Fame. Dans cette allée des célébrités, une vingtaine d’étoiles ornent la rue. D’Eduardo Fajardo (Django) à Sophia Loren (Bianco, rosso e…), en passant par Omar Sharif (Lawrence d’Arabie), Ridley Scott (Exodus), Arnold Schwarzenegger (Conan le barbare), Max von Sydow (March or Die), Terry Gilliam (Brazil) ou Catherine Deneuve (March or Die), les stars scintillent.

Patton, Lawrence d’Arabie, Cléopâtre, Indiana Jones

A l’intérieur de la ville, de nombreux films furent tournés. La première superproduction à y avoir installé ses caméras fut Lawrence d’Arabie en 1962. Alcazaba y fut en majesté tant son enceinte est magnifique. Construite à partir de 955 sur les ordres de Abd al-Rahman, cette citadelle défensive fut par la suite agrandie sous Almanzor et Al-Jairan.

L’année suivante, Elizabeth Taylor fit rayonner la ville dans le monde. En Cléopâtre, elle traversa la ville accompagnée de centaines de figurants. L’Alcazaba se para de ses plus beaux atouts pour la reine d’Egypte. En 2017, la forteresse accueillit Patty Jenkins et Gal Gadot pour la superproduction Wonder Woman 1984. Les murs de Jairan et La Hoya, ainsi que les rues de la ville servir aussi de plans pour ce film.

En 1970, Franklin J. Schaffner et ses équipes posèrent leurs caméras sur la place de la cathédrale pour y réaliser les célèbres plans de la libération du superbe film Patton. George C. Scott (Patton) fut entouré par des centaines de figurants, des chars et autres blindés. Dans le long-métrage, les spectateurs purent aussi voir l’Alcazaba en arrière-plan d’une scène d’officiers américains.

Dix-neuf plus tard, Harrison Ford y joue des coudes dans Indiana Jones et la dernière croisade. Il investit l’école d’art de la place Pablo Cazard pour la scène culte de la Rolls-Royce du sultan de Hatay. Steven Spielberg aurait souhaité réaliser cette séquence dans la célèbre cour des Lions à l’Alhambra de Grenade mais il était impossible d’y faire entrer le véhicule. Il se replia donc dans ce bâtiment de la cité andalouse. Pour l’anecdote, la rampe d’accès céda sous le poids de la voiture. Les visiteurs peuvent d’ailleurs toujours y voir la trace de cette mésaventure sur l’une des marches dont la couleur est différente des autres. Le cloître de l’établissement se visite gratuitement aujourd’hui.

Si la ville a servi de décor pour de nombreux films, d’autres lieux non loin de la cité andalouse fit de même.

Le désert de Tabernas

à 30 km au nord d’Almeria se dresse fièrement le désert de Tabernas. Avec ses 12 000 hectars protégés, il offre une infinité de possibilités de tournage. Ses canyons et sa végétation rase ressemblent beaucoup à ceux de l’Arizona aux états-Unis. Moins haut que ceux américains – seulement cinq mètres – les angles de caméra peuvent néanmoins accentuer leur profondeur. Pour moins cher et pour un taux d’ensoleillement maximum, de nombreux réalisateurs préférèrent les paysages de Tabernas pour leurs westerns-spaghettis.

Composés de marnes et de grès, ses plateaux peuvent aussi servir de décor pour les grandes fresques historiques. Ainsi, Conan le barbare de John Millius (1982) et Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre de George Miller (1985) y furent tournés. Les techniciens espagnols travaillant sur ce dernier avaient l’autorisation de la production pour emmener leurs famille le week-end afin de découvrir les décors. Certains même ont pu monter dans la célèbre voiture pilotée par Mel Gibson.

Des prises de vue dans les grands ravins furent faites notamment pour Lawrence d’Arabie (1962), Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le bon, la brute et le truand (166), Les pétroleuses (1971), Soleil rouge (1971), tous les films avec Bud Spencer et Terence Hill, mais également Exodus: Gods of King (2014). Il reste d’ailleurs deux oliviers carbonisés liés à l’incendie dans le film que l’on peut observer dans l’huilerie Castillo de Tabernas.

Le désert de Tabernas accueillit aussi des tournages de séries télévisées comme l’épisode 3 de la saison 7 de Dr Who, intitulé La ville de la miséricorde mais aussi Game of Thrones. Les habitants de la région se souviennent des dizaines d’éléphants acheminés jusque-là pour les scènes. Daenerys passe du temps dans la ville de Vaes dans la saison 6. Les équipes posèrent aussi leurs caméras à l’Alcazaba d’Almeria pour figurer le royaume de Dorne et Meereen.

Pour trouver le canyon ayant servi à toutes ses superproductions, il suffit de prendre la direction de Fort Bravo. Dans ce sierra asséché où la route est carrossable, il faut prendre à droite, direction le Désert des stars. Sur 1,2 kilomètre, les falaises se dressent fièrement devant vous. Les 7 mercenaires (1960) ou Il était une fois dans l’Ouest (1968) ont aussi été tournés ici.

Fort Bravo, immergez-vous dans les décors de film

à droite, vous allez vers le Désert des stars et à gauche vous pouvez aller visiter Fort Bravo. Après avoir emprunté la fameuse route de la sierra, une ville de carton pâte se dresse devant vous.

Pour y accéder, il vous faudra débourser 19,40€ pour un adulte et 9,90€ par enfant. Avec le ticket d’entrée, vous pourrez visiter les trois villages : un village mexicain, un village indien et un village de l’Ouest. Les westerns les plus connus furent tournés ici. De Fort Bravo (1954) au Grand duel (1972), en passant par Les 7 mercenaires (1966) ou Le dernier des mohicans (1965), tous les grands réalisateurs se sont succédé ici.

L’aura internationale du lieu est à mettre à l’actif de Sergio Leone. Le réalisateur voulut d’ailleurs financer le Texas Hollywood mais dut y renoncer. En 1974, le cascadeur Rafael Molina sauva les lieux et les décors.

Plus proche de nous, David Beckham y tourna une publicité très western pour la marque Pepsi Cola.

Cabo de Gata, la plage d’Indiana Jones

Non loin d’Alméria, à une heure de trajet vers le sud-est se dresse en majesté les plages de Cabo de Gata. Rattaché à la commune de Nijar, ce parc naturel est protégé depuis 1987. Avec ses 29 000 hectars, il offre des vues magnifiques sur la Méditerranée.

Les deux plages de Monsul et Los Genoveses ont souvent permis aux grandes productions de tourner. Lawrence d’Arabie et la fameuse scène de l’attaque du train turc fut filmée ici. Il fallut aux équipes techniques acheminer les rails et le train.

Patton, Les guerriers du soleil, Le mystère Wells, Les aventures du baron de Munchausen de Terry Gilliam ou Je suis la révolution ont pour cadre Cabo de Gata.

Les scènes de la rencontre avec la famille mais aussi celle de la crucifixion sur l’arbre de malheur dans Conan le barbare furent filmées ici. Il faut souligner que les équipes de tournage utilisèrent beaucoup Almeria pour cela : Alcazaba fut le cadre des scènes du château du roi, la première cité du serpent où Conan rencontre Valeria fut réalisée dans les anciens décors du film El condor Fort (1970), le désert de Tabernas fut utilisé pour la roue des esclaves et les scènes de la résurrection et de la première bataille contre les hommes de Thulsa Doom furent tournées près d’Almerimar. Attention néanmoins, un magasin Ikea est en construction sur ce lieu et risque bientôt de cacher une partie de la grotte.

Mais la scène la plus mythique filmée à Cabo de Gata, c’est celle dans Indiana Jones et la dernière croisade. Avec son parapluie, le professeur Henry Jones (Sean Connery) épouvante des mouettes, qui affolées, se jettent sur le cockpit du pilote de l’avion nazi. La plage vierge de Monsul est longue de 300 m, préservée de tout déchet. Apportez un parapluie et tentez de vous prendre pour le père d’Indy (Harrison Ford).

Avec ses 500 films au compteur, Almeria et ses environs est un véritablement une terre de 9e art. Si vous souhaitez partir sur les pas de vos héros cinématographiques, préférez au moins une semaine pour découvrir une partie de ce fabuleux trésor.

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L'avis de Fantrippers
Qualité du contenu

Intérêt pour les fans

Rapport qualité/prix

Par Anthony Thibault

dimanche 20 octobre 2019

From the "Casimir generation", Anthony has kept (in addition to a passion for Goldorak) a taste for inventive images, experimentation and curiosity. Passionate about travel and pop culture, he co-founded Fantrippers with Nicolas Albert to share his passion with as many people as possible.

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