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Les Misérables : les lieux de tournage
Les Misérables, un réalisme salué par la critique
Les Misérables est un polar dramatique réalisé par Ladji Ly, scénarisé par ce dernier, Giordano Gederlini et Alexis Manenti.
Le film est basé sur le court métrage éponyme tourné par le même réalisateur en 2016. Primé au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et nommé dans la catégorie Meilleur court métrage aux César en 2018, il accueillait déjà dans son casting Djebril Zonga, Damien Bonnard et Alexis Manenti.
Loué par la critique pour son grand réalisme et comparé à La haine de Mathieu Kasovitz, il fut remarqué à sa sortie dépassant le demi-million d’entrées après seulement une semaine d’exploitation en novembre 2019. Aujourd’hui, plus de deux millions de spectateurs ont vu Les Misérables dans les salles obscures.
Au coeur des cités de banlieues parisiennes
Les Misérables raconte la vie d’habitants de banlieue parisienne et de leurs rapports avec les policiers de leurs quartiers. Les spectateurs suivent ainsi Stéphane (Damien Bonnard) ayant intégré la brigade anti-criminalité de Montfermeil. Il découvre les difficultés de son métier et sa non-reconnaissance aux côtés de Chris (Alexis Manenti) et Gwada (Djebril Zonga), ses nouveaux coéquipiers.
Le film revient aussi sur les tensions entre les bacqueux et les habitants de la cité. Tir de LBD ou drône, tout est sujet à étincelles.
Nommé dans la catégorie Meilleur film étranger des Oscars – mais non primé – ce long métrage fut inspiré par un fait-divers de 2008 dans la Cité des Bosquets de Montfermeil. Deux policiers de Gagny avait frappé volontairement Abdoulay Fofana, étudiant de 20 ans, mais également par les émeutes de 2005 qui avaient vu mourir Zyed et Bouna, poursuivis par des policiers.
Le long métrage fut essentiellement filmé dans les villes de Montfermeil et Clichy-sous-Bois. Découvrez ses lieux de tournage.
La cité du Chêne pointu, 93390 Clichy-sous-Bois
Ladji Ly est venu tourner à la Cité du chêne pointu à Clichy-sous-Bois. A quelques pas de l’hôtel de ville, ce quartier populaire – deux tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté – fut construit à partir des années 1960. Ces femmes et ces hommes tentent de survivre malgré leurs difficultés financières. Les services de l’Etat les ont abandonnés. Le film résume avec une grande justesse ces vies multiples, la débrouille mais aussi la solidarité. Même si parfois la violence est plus forte dans Les Misérables – comme le confient certains habitants aux rares journalistes venus les interroger – la vie est dur au mal dans cette cité.
La ville séquano-dionysienne est reconnaissable dans Les Misérables. La place du marché ou le Salah, un restaurant kebab de l’avenue de Sévigné, font partis des décors.
Jeanne Balibar, la commissaire du film, reviendra quelques temps plus tard à dans la ville pour réaliser son premier long métrage, Merveilles à Montfermeil.
La cité des Bosquets, 93370 Montfermeil
Les Misérables est censé se dérouler à La cité des Bosquets à Montfermeil. Voisine de Clichy-sous-Bois, elle a fait l’objet de rénovation, d’où la volonté de Ladjy Ly de lui préférer la ville de Seine-Saint-Denis.
Les spectateurs peuvent néanmoins reconnaître la ville lors du contrôle policier des adolescentes à un arrêt de bus. Elles sont prises à partie par Chris, le bacqueux. L’une d’elles filme la scène mais le policier jette son portable par terre. Tout juste arrivé du Nord, Stéphane est effaré les méthodes de ses coéquipiers.
Comme Djebril Zonga, le réalisateur des Misérables a grandi dans cette ville. Il y a d’ailleurs tourné ses premiers courts métrages avec Kim Chapiron, Romain Gavras ou JR (365 jours à Clichy-Montfermeil). Il a aussi réalisé des vidéos avec le chanteur Oxmo Puccino ou des documentaires, notamment à voix haute : la force de la parole avec Stéphane de Freitas. Pour prolonger son travail cinématographique, il a créé l’école Kourtrajmé à Montfermeil, une école gratuite des métiers du cinéma. L’ensemble des jeunes acteurs ont été castés dans les quartiers des deux villes.
Les Champs-Elysées, place de la Concorde, 75008 Paris
En 2018, l’équipe de France masculine de football décrochait son deuxième titre mondial, Ladji Ly en profita pour tourner des scènes de liesse populaire pour son film. Ainsi, les spectateurs découvrent des fans sur les Champs-Elysées ou sur l’esplanade du Trocadéro. C’est d’ailleurs la célèbre avenue parisienne qui sert de décors à l’affiche du long métrage. Le réalisateur français né en 1978 voulait aussi montrer que la France pouvait ne faire qu’une, faire corps avec les autres.
Le long métrage de Ladji Ly a su séduire les jurés du Festival de Cannes. Il a obtenu le Prix du jury, présidé par Alejandro González Iñárritu. Multi-récompensé, il a décroché une mention spéciale de l’AFCAE (Association française des cinémas d’art et d’essai), le Prix d’Ornano-Valenti au Festival du cinéma américain de Deauville, celui du Meilleur film européen aux Goyas 2020 ou encore trois trophées lors des Prix Lumière de la presse internationale.
Pour compléter le tournage des Misérables, les équipes ont posé leurs caméras à Pantin, rue Scandicci pour l’appartement de Ruiz, ainsi qu’au Raincy en Seine-Saint-Denis pour la scène d’ouverture dans le métro.
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Par Anthony Thibault
From the "Casimir generation", Anthony has kept (in addition to a passion for Goldorak) a taste for inventive images, experimentation and curiosity. Passionate about travel and pop culture, he co-founded Fantrippers with Nicolas Albert to share his passion with as many people as possible.